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Hier nous étions de nouveau au Petit-Château pour apporter thé et café aux demandeurs d’asile. Nous faisons ça depuis 2015 et nous avons le sentiment que la situation est toujours plus violente. Ils sont encore environ 200-300 tous les jours devant le Petit-Château à ne pas pouvoir s’enregistrer : les portes se ferment directement, comme un couperet. Le désespoir est total. Ils dorment dehors, dans le froid et la crasse, pour espérer tenir une place dans la file. Évidemment il n’y a aucune toilette sur place. Et la police est très agressive (ils sortent les chiens, comme si ça aidait à « maintenir l’ordre »…). Certains réfugiés attendent de nouveau depuis trois semaines, sans aucune solution. Le voisinage n’en peut plus de cette situation.

Parmi eux, des réfugiés d’Ukraine non-Ukrainiens (étudiants ou résidents court séjour, venant principalement d’Afrique, ou même des réfugiés reconnus en Ukraine, venant de Palestine par exemple). Comme Michael, un étudiant camerounais qui est hébergé par son ami Samuel à Liège : cela fait 10 jours qu’il essaye de s’enregistrer pour sortir de la clandestinité. Tout ça, après un périple très éprouvant. Lui aussi a été victime de racisme à la frontière ukrainienne, qu’il a fini par pouvoir traverser en luttant avec les gardes-frontières (il a par exemple été obligé de se mettre en scène pour crier « Vive l’Ukraine »).

Comme ce jeune Russe de 18 ans qui a dû fuir pour des raisons évidentes. Il est venu avec sa petite copine qui est, elle, est ukrainienne et qui a pu s’enregistrer directement au Heysel. Ou ce jeune Somalien qui vient d’arriver après avoir traversé l’enfer des gardes-frontières et qui ne connait personne pouvant l’héberger. On a su trouver des étudiants de Comac pour le prendre en charge.
Tous ces gens sont donc « illégaux » de fait et n’ont aucune solution d’accueil même minimal de la part de l’État. Cette discrimination est révoltante. D’autres pays comme l’Espagne ont pris la décision d’offrir la même protection à TOUS les réfugiés d’Ukraine. Au-delà de tous ses beaux discours sur les droits de l’homme et les valeurs occidentales de liberté et de démocratie, la Belgique se distingue à nouveau par ses procédures discriminatoires et déshumanisante.

Nous sommes aussi allés au Heysel, où s’enregistrent les réfugiés ukrainiens. Et malgré la communication enchanteresse de nos politiciens, la situation est loin d’être idyllique. Les familles attendent de longues heures dans le froid. Jeudi les portes ont même fermé à 13h, laissant tout le monde sur le carreau. Les travailleurs et les bénévoles sont épuisés, certains bossent jusque minuit.
S’il était évident qu’il y aurait des couacs vu le défi objectif que l’Etat doit relever au niveau de l’accueil en ce moment, les gens continuent de payer le prix de cette politique migratoire inhumaine et dissuasive depuis de trop nombreuses années.
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