Marchons ! :: Pour un Gouvernement qui régularisera les sans papiers

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Le dimanche 28 avril 2019 les platformes « La coordination des sans papiers de Belgique » et « Niemand is Ilegaal » organisent une manifestation nationale pour un gouvernement qui Régularisera les sans papiers. Rendez vous à 14h gare du Nord ensemble avec Amitié Sans Frontières . Venez nombreux.

Les politiques actuelles contribuent à faire des personnes sans-papiers des gens sans aucun droit dans les faits. Non seulement cela plonge des milliers de personnes, dont des enfants, dans des situations très précaires, mais, en plus, cela entretient et encourage les pratiques de ceux qui en profitent pour les exploiter, au détriment de toute la société. C’est pour exiger des solutions qu’Amitié Sans Frontières participera à la manifestation 28 avril prochain pour la régularisation des sans-papiers.

Les politiques actuelles contribuent à faire d’eux des citoyens sans droits dans les faits : pas d’assurance-maladie ou d’assurance-chômage, difficulté à porter plainte contre un patron exploiteur par exemple, accès difficile à la santé ou à un logement décent, mise en détention en centres fermés sur base d’une simple décision administrative. Avec à la clé parfois l’expulsion vers un pays non-démocratique, frappé par la misère et la violence ou qu’ils ne connaissent plus.

Ces personnes sont maintenues dans une situation de grande insécurité et de pauvreté. Et, souvent, elles sont livrées à l’exploitation par des entreprises peu scrupuleuses, puisqu’elles sont obligées de travailler au noir pour survivre. On se souvient de ces travailleurs comme Mohamed qui ont participé aux rénovations de la station de métro Arts-Loi. Ou comme Mounir, militant syndical, qui a nettoyé les logements sociaux du Foyer Anderlechtois, n’a pas été payé pendant 4 mois, a perdu son titre de séjour à cause de son employeur et a fini par être emprisonné dans un centre fermé pour étrangers, suite à une opération policière dans une association culturelle. On se souvient aussi de Jorge qui avait été victime d’un malaise sur un chantier et qui est décédé après avoir été jeté par son employeur dans un endroit caché de la capitale… Ils seraient 100 000 à vivre dans la clandestinité à Bruxelles, soit l’équivalent d’une 20e commune totalement oubliée.

Intensification de la répression

Ces dernières années, les politiques répressives s’intensifient. Depuis 2015, les demandes de régularisation sont notamment soumises à une redevance administrative visant à décourager les démarches. En 2016, le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration déclarait vouloir augmenter le nombre de places en centres fermés, étendre la durée de détention à 18 mois, faciliter l’arrestation des personnes en séjour irrégulier et accroître le nombre d’expulsions. Des moyens considérables sont mis en place par l’Etat pour chasser des gens qui n’ont connu aucun crime. Une politique hypocrite qui n’a aucun effet positif pour la société. L’enfermement de familles avec enfants a fait son retour en Belgique, malgré les condamnations par les cours nationales et internationales. Mais une décision de justice importante vient de suspendre l’enfermement des enfants au 127bis. La preuve que la société civile doit continuer de lutter pour ses droits démocratiques et peut gagner.

En 1999 et en 2009, sous la pression de grands mouvements citoyens et solidaires, le pays a connu deux campagnes de régularisation. Les critères qui ont servi de base à ces possibilités de régularisation étaient : une procédure d’asile trop longue, une impossibilité de retour au pays d’origine, une maladie grave, des attaches sociales ou encore un ancrage durable notamment par le travail. Nous avions défendu activement ces campagnes et nous nous étions réjouis de leur succès. Toutefois, aucune des règles appliquées lors de ces régularisations n’a été inscrite dans la loi… Et aujourd’hui, c’est toujours l’arbitraire et l’incertitude qui empoisonnent la vie de milliers d’individus.

Une seule solution : la régularisation, selon des règles objectives et permanentes

La régularisation des sans-papiers ne peut plus dépendre de l’arbitraire du seul Office des étrangers, une administration qui dépend directement du ministre. Elle ne peut pas se faire sans règles claires. Il est grand temps d’inscrire ces règles dans la loi, de manière permanente. De plus, les demandes de régularisation doivent être traitées par une commission indépendante composée notamment de représentants du monde associatif et de la société civile.

La grande majorité de ces personnes migrent parce qu’elles fuient des conditions d’existence indignes, dont les causes sont systémiques et ne font que se renforcer : guerre, exploitation des ressources du sud par les entreprises du nord, réchauffement climatique, déstabilisations géopolitiques initiées par les chancelleries occidentales, traités commerciaux inéquitables, etc. Tout le monde devrait avoir le droit de pouvoir rester dans son pays d’origine et de trouver un avenir pour ses enfants. Il est inacceptable que les sans-papiers soient traités comme des criminels, réduits à une sous-classe exploitable à merci, marginalisés et exclus. Nous appelons les citoyens à se joindre à la marche du 28 avril.

sanspapiers[1]

La Coordination des Sans-Papiers vient de réaliser une importante étude sur la situation des personnes sans-papiers en Belgique. Une mine d’information qui aident à objectiver les différentes situations que vivent ces personnes. Avec des recommandations concrètes et utiles pour guider les choix politiques : plein de choses, petites et grandes, peuvent être faites pour améliorer la vie de centaines de personnes et familles. A lire ici !

Qu’entend-on par « sans-papier » ?

Un sans-papier est une personne n’ayant pas de permis de séjour, c’est-à-dire pas d’autorisation à vivre en Belgique. Il peut s’agir de demandeurs d’asile dont la demande est refusée, d’étudiants étrangers restés en Belgique après la fin de leurs études, de travailleurs étrangers ayant perdu leur permis de travail, etc. Souvent, ces personnes vivent ici depuis longtemps, elles ont tissé des liens sociaux, fondé une famille. Elles travaillent ici, et parfois même leurs enfants sont nés et scolarisés en Belgique.

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