De retour d’une visite à l’occupation de la Voix des Sans-Papiers à Forest, organisée par le Cnapd Asbl. Quel accueil ! La Voix Des Sans Papiers Bruxelles, c’est un groupe de migrants bien organisé, constitué de gens de partout, avec ou sans enfants, qui vivent et travaillent ici depuis des années, parfois plus de 10 ans. Tous les x mois ils sont chassés et doivent se trouver un nouveau bâtiment vide dans une autre commune. C’est encore plus compliqué maintenant après la loi « anti-squat ».
Les sans-papiers viennent de réaliser une importante enquête sur leurs besoins de base. Ils formulent des recommandations très simples pour lesquelles les communes sont tout à fait compétentes.
➡️ Santé. Beaucoup d’entre eux sont très malades. C’est le CPAS qui est censé leur donné accès à « l’aide médicale urgente ». Mais la réalité est souvent tout autre. Il faut que les CPAS prennent réellement le problème en main et renouvelle les cartes automatiquement.
➡️ Alimentation. Beaucoup d’entre eux souffrent de malnutrition. Le CPAS devrait leur donner droit aux colis alimentaires.
➡️ Logement. La commune peut faire usage de son droit de réquisitionner des batiments/bureaux vides et servir d’intermédiaire pour les conventions d’occupation précaire avec les propriétaires. La commune doit aussi lutter contre ces « marchands de sommeil » qui pullulent à Bruxelles…
➡️ Ecole. Il faut garantir des places pour les enfants des sans-papiers, qui sont aussi soumis à l’obligation scolaire. Et ce, même après 18 ans. La commune doit aussi garantir la gratuité, c’est très important pour ce public pauvre.
➡️ Travail. La commune et sa police doivent garantir le statut de victime aux travailleurs sans-papiers exploités qui porteraient plainte et bloquer leur expulsion. La commune doit oeuvrer pour ouvrir l’offre de formation professionnelle aux personnes sans-papiers.
➡️ Police. La commune doit s’opposer à ce que sa police de zone serve de bras armé au gouvernement fédéral et à sa politique d’expulsion et de répression.
Et bien sûr, on n’oublie pas le combat pour la régularisation. Comme en 1999 et 2009 où d’importantes mobilisations avaient permis à des milliers d’entre eux d’être régularisés sur base de critères liés au travail, à l’ancrage, à la famille ou à la santé.
Voir le dossier complet de l’enquête et des recommandations pour les sans-papiers ::