Conférence contre le racisme : nécessité d’une unité large pour l’égalité sociale et les droits démocratiques

Merci à Comac Erasme de nous avoir invités hier à la conférence sur le #racisme, avec Loïc Fraiture (Amitié Sans Frontières), Sébastien Muamba (Change asbl Belgium), Vincent Cornil (MRAX asbl) et Nabil Boukili (PTB).

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Aujoudrd’hui, le Mrax nous apprend que les plaintes contre les actes racistes augmentent 20180222_La-Capitale_p-6encore, même si les chiffres restent très sous-estimés car peu de gens portent plainte. Mais être victime de racisme ne devrait pas être « normal »!

A Bruxelles, pour les 40% de la population qui sont d’origine maghrébine, africaine ou moyen-orientale, la chance de trouver un emploi est presque 2 fois moins élevée que pour celle d’origine belge, 1 enfant sur 3 grandit sous le seuil de pauvreté, 4 candidature pour un logement sur 10 sont directement écartées, le redoublement, le décrochage scolaire et la relégation précoce dans des filières dévaluées font des ravages. Une exclusion sociale institutionnalisée qui ne peut que se traduire par plus de repli et de division.

Le racisme est un système qui a traversé les âges et qui est très utile pour légitimer une domination économique et sociale. Nous sommes tous imprégnés de ses différentes formes.

Aujourd’hui, c’est la NVA qui l’instrumentalise le mieux. Depuis 3 ans et demi, chaque jour connait son lot de petites déclarations insidieuses, de tweets polémiques, d’interviews fleuves dans les principaux quotidiens du pays, de projets de lois anti-démocratiques. Un plan très bien rodé ! Ils ont mis la main sur les portefeuilles (défense, intérieur, asile) qui leur permettent de prendre l’initiative à la fois sur le débat public pour mener leur lutte idéologique, à la fois sur des lois qui impriment de réels reculs en termes de droits démocratiques. Il y a là derrière un agenda profondément réactionnaire qui vise à diviser, à rompre le lien social et la solidarité, à s’attaquer aux mouvements sociaux, à nous dresser les uns contre les autres. Car pour Bart De Wever, dont le maitre à penser n’est autre que le philosophe conservateur Edmund Burke, il n’y a aucune légitimité pour la société civile à contester l’ordre naturel établi par la classe dominante.
Même si dans les faits, la politique menée par ce gouvernement s’inscrit dans la même logique que les précédents, les lignes rouges franchies par la NVA en termes de remise en question assumée des droits humains et de l’Etat de droit sont d’une dangerosité inédite. Car elles préparent les esprits à une nouvelle culture de masse qui de jours en jours nous amène vers le fascisme.

Mais la NVA n’aurait pas le pouvoir qu’elle a si son « seul maitre » n’était pas le Voka (le grand patronat flamand, dixit BDW) et si les forces de droite comme le MR ne la soutenaient pas sur le fond. Car pour les libéraux de partout en Europe, soutenir l’extrême-droite est devenu la meilleure manière de faire appliquer les politiques d’austérité et d’injustice sociale, en faveur de la classe dominante. Cela leur permet aussi de faire diversion quant aux véritables responsables des crises qui s’attaquent à tout le monde à travers le dé-financement de la sécurité sociale, des pensions, des allocations chômage, des soins de santé, de l’enseignement, à travers la pénurie de logements sociaux et d’emplois.

Face au recul social et démocratique, face aux discriminations et au racisme systémiques, la seule solution est une unité large de la population autour d’une vraie stratégie de changement de société. La lutte pour l’égalité sociale et les droits démocratiques doivent se mener de front, comme cela été le cas dans l’histoire. Cette unité large, il faut la commencer sur le terrain avec les gens, avec un discours humain et adapté, non culpabilisant ou moralisateur, et en partant des révoltes légitimes. Il faut ensuite démasquer la stratégie de la droite et sa responsabilité dans les « crises ». Il faut proposer un projet de société qui fait rupture et de manière enthousiaste. Il faut gagner les gens qui font partie de cette « grande majorité silencieuse ». C’est notre première responsabilité de ne pas laisser la droite s’en emparer.

Rdv dimanche pour la marche Human wave for solidarity and humanity #MigrAction et rdv le 24 mars pour la Nationale manif. tegen racisme/Manif nationale contre le racisme.

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