La régularisation des sans-papiers ne peut plus dépendre de l’arbitraire

sanspapiers[1]

Les politiques actuelles contribuent à faire des personnes sans-papiers des gens sans aucun droit dans les faits. Non seulement cela plonge des milliers de personnes, dont des enfants, dans des situations très précaires, mais, en plus, cela entretient et encourage les pratiques de ceux qui en profitent pour les exploiter, au détriment de toute la société. C’est pourquoi Amitié Sans Frontières participera à la manifestation du 12 novembre prochain pour la régularisation des sans-papiers.

Le 12 novembre prochain aura lieu une manifestation en vue de la régularisation des sans-papiers. Le rendez-vous est à 14h à la gare du Nord de Bruxelles. Infos sur l’événement Facebook.

Les politiques actuelles contribuent à faire d’eux des citoyens sans droits dans les faits : pas d’assurance-maladie ou d’assurance-chômage, difficulté à porter plainte contre un patron exploiteur par exemple, accès difficile à la santé ou à un logement décent, mise en détention en centres fermés sur base d’une simple décision administrative, avec à la clé parfois l’expulsion vers un pays non-démocratique, frappé par la misère et la violence ou qu’ils ne connaissent plus.

Ces personnes sont maintenues dans une situation de grande insécurité et de pauvreté. Et, souvent, elles sont livrées à l’exploitation par des entreprises peu scrupuleuses, puisqu’elles sont obligées de travailler au noir pour survivre. On se souvient de ces travailleurs comme Mohamed qui ont participé aux rénovations de la station de métro Arts-Loi, ou comme Mounir, l’un de ceux qui ont nettoyé les logements du Foyer anderlechtois avant de perdre tous leurs droits. On se souvient aussi de Jorge qui avait été victime d’un malaise sur un chantier et qui est décédé après avoir été jeté par son employeur dans un endroit caché de la capitale… Ils seraient 100 000 à vivre dans la clandestinité à Bruxelles, soit l’équivalent d’une 20e commune totalement oubliée.

Intensification de la répression

Ces dernières années, les politiques répressives s’intensifient. Depuis 2015, les demandes de régularisation sont notamment soumises à une redevance administrative visant à décourager les démarches. En 2016, le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration déclarait vouloir augmenter le nombre de places en centres fermés, étendre la durée de détention à 18 mois, faciliter l’arrestation des personnes en séjour irrégulier et accroître le nombre d’expulsions. L’enfermement des familles avec enfants fera bientôt son retour en Belgique, malgré les condamnations par les cours nationales et internationales.

En 1999 et en 2009, sous la pression de grands mouvements citoyens et solidaires, le pays a connu deux campagnes de régularisation. Les critères qui ont servi de base à ces possibilités de régularisation étaient une longue procédure d’asile, une impossibilité de retour au pays d’origine, une maladie grave, des attaches sociales ou encore un ancrage durable notamment par le travail. Nous avions défendu activement ces campagnes et nous nous étions réjouis de leur succès. Toutefois, aucune des règles appliquées lors de ces régularisations n’a été inscrite dans la loi…

Les sans-papiers : une sous-classe exploitable à merci

La régularisation des sans-papiers ne peut plus dépendre de l’arbitraire du seul Office des étrangers, une administration qui dépend directement du ministre. Elle ne peut pas se faire au cas par cas, sans règles claires. Il est grand temps d’inscrire ces critères dans la loi. De plus, les demandes de régularisation doivent être traitées par une commission indépendante composée notamment de représentants du monde associatif et de la société civile.

Les personnes migrent parce qu’elles fuient des conditions d’existence indignes, dont les causes sont systémiques et ne font que se renforcer : guerre, exploitation du sud par le nord, réchauffement climatique, etc. Tout le monde a le droit de vouloir un avenir pour ses enfants. Il est inacceptable que les sans-papiers soient traités comme des criminels, réduits à une sous-classe exploitable à merci, marginalisés et exclus. Nous appellons les citoyens à se joindre à la marche.

Qu’entend-on par « sans-papier » ?

Un sans-papier est une personne n’ayant pas de permis de séjour, c’est-à-dire pas d’autorisation à vivre en Belgique. Il peut s’agir de demandeurs d’asile dont la demande est refusée, d’étudiants étrangers restés en Belgique après la fin de leurs études, de travailleurs étrangers ayant perdu leur permis de travail, etc. Souvent, ces personnes vivent ici depuis longtemps, elles ont tissé des liens sociaux, fondé une famille. Elles travaillent ici, et parfois même leurs enfants sont nés et scolarisés en Belgique.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s