Réfugiés: les quotas n’aident personne

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Ces derniers jours, de plus en plus de réfugiés affluent à nouveau en Belgique. Devant l’Office des étrangers, la file d’attente s’est à nouveau allongée. Le centre d’accueil de la Croix-Rouge affiche plus que complet et, chaque jour, les réfugiés sont renvoyés avec le message de revenir plus tard.

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Auteurs : Amitié Sans Frontières

Quand un réfugié débarque en Belgique et qu’il veut demander asile, il doit se rendre à l’Office des étrangers, à Bruxelles. Le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration Theo Francken a fixé le nombre de demandeurs d’asile pouvant introduire une demande à 250 par jour au maximum (à certains moments, cela a été 150). Une fois la demande introduite, la personne est renvoyée à un centre d’accueil situé quelque part dans le pays. Les autres – disons, à partir du 251ème – doivent revenir le lendemain pour réessayer de franchir la porte de l’Office. En attendant, ils peuvent se rendre au centre de la Croix-Rouge tout proche, où des lits de camp sont installés. Hélas, pour l’instant, ce centre est tout à fait saturé, ce qui fait que des dizaines de réfugiés doivent passer la nuit à la belle étoile.

De leur côté, la Plate-forme citoyenne de soutien aux réfugiés et l’organisation Médecins du monde tentent de prévoir un accueil pour ceux qui ne trouvent pas de place à la Croix-Rouge. Un bénévole explique : « C’est inquiétant. Le soir, des personnes sont refusées à la Croix-Rouge, où on leur a dit que c’était complet. Nous devons alors ‘trier’ les gens : femmes, enfants, gens malades et faibles qui n’ont pas de toit pour la nuit. Il y a aussi de plus en plus de familles qui viennent de Syrie, complètement épuisées et malades. » Ces gens sont alors hébergés par des familles, des auberges de jeunesse et des gens solidaires alors qu’en fait, c’est une tâche qui incombe à l’État.

Il n’y a aucun doute quant au fait que les réfugiés vont continuer à affluer. Rien qu’en octobre, 200 000 personnes ont traversé la Méditerranée pour fuir la guerre et un pays (ou un camp de réfugiés dans les alentours) où elles ne peuvent plus se construire aucun avenir.

Centres archi-complets et longues files d’attente

Imposer des quotas à des réfugiés qui fuient la guerre, ça ne marche évidemment pas. Lorsque l’Europe ferme ses frontières par des barbelés, des contrôles très stricts et de hauts murs, elle pousse directement les réfugiés désespérés dans les griffes de passeurs criminels et dans des embarcations qui tiennent à peine la mer. Et ensuite, il y a des morts. Ce n’est pas en ramenant le maximum de demandes d’asile de 250 à 150 par jour que l’on va empêcher les réfugiés d’affluer.

Comme les centres sont pleins à craquer, que les files d’attente sont kilométriques, que les gens doivent dormir à la rue et qu’il y a trop peu de centres Fedasil pour accueillir tout ce monde, on crée l’image que notre pays est débordé par des masses de réfugiés, alors qu’une grande partie de ce problème est due aux mesures d’économies décrétées par le gouvernement. Mais, pour le gouvernement, semer la peur est certes plus avantageux qu’affronter le débat sur les mesures d’austérité. Pourtant, il y a bien de quoi s’inquiéter. Non pas à propos de la quantité de réfugiés qui arrivent, mais bien sur l’absence totale d’humanité affichée par le gouvernement qui prend ces mesures d’économies. Si même la Croix-Rouge ne peut plus accueillir ces personnes, c’est qu’il y a pour l’instant un énorme problème.

Des solutions praticables

Il est pourtant possible de dégager une solution. Il est nécessaire d’établir un bon plan de répartition, qui prévoit suffisamment de centres d’accueil dans tout le pays pour les réfugiés ayant effectué leur demande d’asile. Le gouvernement a le devoir d’assister les villes et communes dans l’organisation de cet accueil et de fournir suffisamment d’information et d’explications pour qu’il puisse y avoir des rencontres et que la solidarité puisse émerger. Tant les réfugiés que les habitants sont face à une situation nouvelle et ont besoin de nouvelles initiatives pour la gérer.

Actuellement, l’Office des étrangers ne peut pas les y envoyer, puisqu’il n’y a pas assez de centres d’accueil.  Prévoir plus de centres d’accueil signifie donner la possibilité à plus de réfugiés d’introduire leur dossier, et moins de personnes seront ainsi obligées de passer la nuit dehors. Ensuite, la Croix-Rouge doit avoir suffisamment de moyens pour l’accueil temporaire de toutes ces personnes.

Il est honteux que Theo Francken se retranche derrière ces « quotas maximaux ». Demander l’asile est un droit de l’homme, et notre pays doit le respecter. Personne ne devrait être obligé de dormir dehors pour cela.

Entre-temps, partout dans le pays, des gens retroussent leurs manches. Ils apportent à manger aux réfugiés, organisent des rencontres, deviennent parrain ou marraine d’un demandeur d’asile et s’occupent de ceux qui arrivent dans leur ville ou commune.

De même, Amitié sans frontières participe à la solidarité avec les réfugiés. Chaque vendredi matin, l’ASBL organise un petit déjeuner à proximité de l’Office des étrangers. A Sijsele, il va y avoir un concert, à Gand, des parrainages sont organisés, et bien d’autres choses encore. Contactez-nous à l’adresse mail: vriendschapzondergrenzen@gmail.com

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